Notre Dame de la Daurade

J'ai passé presque un an dans la Ville Rose. Avec une amie, voire deux, nous avions l'habitude d'arpenter la ville et les bords de Garonne tous les samedis, après notre pause goûter "Chez Eugénie" (histoire de compenser un peu le sucre avalé !). Nous sommes passés devant cette porte somme toute banale des dizaines de fois, ne remarquant jamais rien. Nous croyions d'ailleurs que la coupole était celle de l'école des beaux arts. Que nenni ! Il s'agissait de la coupole de la Basilique de la Daurade.

D'ailleurs, cette Basilique dont l'histoire remonte au Ve siècle a été bâtie sur les vestiges d'un temple romain dodécagonal, sans doute dédié à Apollon. Il s'agirait aussi du plus ancien lieu de culte marial de Gaulle.

Bref, un samedi après-midi comme les autres, nous nous baladons sur les bords de la Garonne quand une porte grande ouverte attire mon attention. Intriguée, je traverse, entraînant mon amie à ma suite et là, nous constatons avec surprise qu'il s'agit de l'entrée d'une église ! A la recherche de fraîcheur aussi bien que de spiritualité, nous entrons donc. Et là, quelle surprise !

Face à nous, se tient la Vierge Noire, magnifique et touchante dans sa robe de brocard, entourée de cierges et de mosaïques à feuilles d'or. Contrairement à beaucoup de lieux de culte où règne le silence, une bonne âme à jugé bon de mettre un peu de musique ; des chœurs d'hommes en latin accompagnent donc notre progression jusqu'à elle.

Nous nous postons donc juste devant elle, sans un mot, chacune recueillie à sa façon. Au bout de quelques minutes, je sens monter autour de moi une délicieuse odeur de Lys... Mon amie me chuchote alors qu'elle ressent un besoin impérieux de s'agenouiller. Moi aussi.

Subjuguées, nous resterons de longues minutes à contempler cette Vierge Noire (qui n'est malheureusement qu'une copie de l'originale, aujourd'hui disparue). Après avoir allumé un cierge, nous ressortirons de cet endroit magnifique avec le cœur léger.

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N'en déplaise à certains, je ne vois pas de mal à être païenne et à aimer les églises. J'aime les lieux de cultes, quels qu'ils soient. Ce sont des lieux où l'on offre son âme, où l'on se met à nu...